Coucou Milou,
je suppose que tu as, comme tous ceux qui s'interrogent sur cette saleté de PIF, lu l'excellent site du Dr Addie, j'en remets néanmoins le lien ici, pour les lecteurs :
http://www.dr-addie.com/French/WhatIsFIPfr.htm
J'ai été moi même confrontée à la PIF humide pour une jeune minette d'un an et demie, qui l'a déclarée du jour au lendemain. Lilas était chez nous depuis 2 mois. Elle avait été sortie de fourrière avec ses 2 chatons nouveaux nés 9 mois auparavant, en même temps que ma Nikita, et avait rejoint avec Nikita cette même association d'où j'ai dû les faire rapatrier 3 mois après, pour carences de soins et asso qui fermait ses portes et menaçait de foutre tous ses chats dehors. Entre temps, un des petits de Lilas était décédé, assez vite après sa sortie de fourrière, je n'ai jamais su de quoi, et l'autre chaton avait été adopté.
Quand j'ai récupéré Lilas et Nikita, elles vivaient ensembles depuis 7 mois, et rien qu'à deux depuis 4 mois. Une fois arrivées chez moi, aucune des 2 n'était stérilisée, elles avaient un méga coryza, et dormaient ensemble, je les ai mises en quarantaine ensemble aussi, et ai géré les soins et mis en règle des deux minouchettes. Puis je les ai intégrées progressivement à ma troupe. Lilas était une minette pleine de pep's, très joueuse, à l'aise partout, et hyper attachante. Nikita avait plus de mal à s'adapter, elle quittait rarement "sa" pièce, et était beaucoup plus discrète et réservée.
Un jour, il y a eu une cavalcade dans l'escalier, Lilas était poursuivie par Réglisse, et pour moi, c'est cet événement qui a déclenché la mutation du coronavirus en PIF - je ne vois que ça.
Car dès le lendemain Lilas a commencé à se trainer, elle a cessé de s'alimenter, c'était un dimanche- le lundi j'étais chez le véto qui a palpé une masse dans l'abdomen, elle a été testée négative au FIV/FELV (ce qui est intéressant aussi, car Nikita s'est avérée Felv+, or malgré la promiscuité des deux, Lilas elle, ne l'était pas) et on a galéré quelques jours pour poser un diagnostic : l'épanchement de liquide dans l'abdomen, l'échographie, les pipis orange, l'affaiblissement général de Lilas, la conjugaison de divers symptômes m'a mise devant l'évidence : elle ne survivrait pas. Nous nous sommes pourtant battues pendant 2 semaines, je l'ai protégée, soignée, cajolée, nourrie ... j'ai profité de chacun de ses ronrons et de ses moments où elle semblait un peu mieux ... et puis je l'ai accompagnée quand j'ai vu que c'était l'heure.... un déchirement ... une petite pleine de vie, qui sautait sur notre épaule pour se nicher dans notre cou... un véritable choc ....
Quand Lilas est tombée malade, que le diagnostic de PIF a été évoqué, je n'y ai pas cru un instant au départ, d'autant que les vétos ont vite fait de parler de PIF quand ils ne savent pas! mais au bout de 4 jours, le doute n'était plus permis, tant au niveau des résultats sanguins et échographiques, et de la symptomatologie... j'ai séparé Nikita de Lilas, j'ai installé Kita dans ue autre pièce, et elles étaient de nouveau toutes deux en quarantaine, mais séparées.... Je n'avais qu'une trouille : que Nikita soit porteuse, et que tous mes chats le soient aussi.
Et ils ont sans doute dû l'être !
Car comme tu le dis fort justement, Milou, 80 à 90% des chats, surtout vivant en collectivité, sont porteurs sains du coronavirus. La mutation de ce virus en PIF n'arrive que dans 3 à 5% des cas, souvent suite à un stress, chez des chats jeunes.
Autant dire que j'étais dans mes petits souliers aussi.
OR, et c'est en cela que je veux témoigner, aucun chat n'a déclenché de PIF depuis Lilas, ici. Bientôt 4 ans que Lilas est partie.... ma petite princesse...
J'avoue que, quand Nikita est tombée soudainement malade l'an dernier, je me suis dit : "ça y est .... c'est la PIF ...." mais en fait, non .... c'était la leucose ... mon petit duo de minouches avait la poisse, faut croire .... en tous cas, la vie n'est pas juste .....
Pour conclure, je dirai qu'il ne faut pas voir le mal partout, et qu'il y a malheureusement une part de fatalité qu'on ne maitrisera jamais.
Mon expérience me fait croire que le coronavirus est sans doute bien plus répandu qu'on ne le pense, mais que pour autant, la mutation est intrinsèque à chacun a priori (en étant porteur, on déclenche ou pas, et c'est rare), n'est pas prévisible, et ce n'est pas parce qu'on a eu un jour un chat qui a déclaré une PIF que les autres sont susceptibles d'en déclencher une.
Quant à éviter d'avoir le corona dans sa famille de chats, il faut suivre des protocoles très stricts et très longs (sur le site, cela est expliqué), certains chats sont excréteurs, d'autres non, bref : on est loin de pouvoir maitriser ce virus !!
Par contre, quand on parle de PIF, je sur-réagis toujours fort, car comme pour les fiv et felv, beaucoup de désinformation circule, y compris là aussi de la part des vétos, et je pense à une sordide histoire dans un refuge du Nord, qui a vu l'euthanasie d'un beau et gentil matou roux et blanc, car la personne qui souhaitait le prendre en accueil pour le sauver avait demandé le test FIV/FELV... or le véto l'a testé corona ... qui est revenu positif ... et l'a euthanasié .... je n'oublierai JAMAIS le regard de ce matou, et je garde une rancoeur et une rage tenaces de cette infâme "épisode".... quand on sait qu'au moins 80 % des chats sont positifs au corona et vivent parfaitement bien toute leur vie, c'est juste immonde.... comme pour les FIV et les Felv ... c'est vraiment un abus considérable qu'il faut dénoncer.